Le Tai-chi-chuan

Présentation

Le taï-chi-chuan ou tai chi ou taiji quan est un art martial chinois, dit « interne » , d’inspiration taoïste.

Minimisé en Occident comme étant une sorte de gymnastique, appréciée en particulier par les personnes âgées pour son rôle de fortifier le corps et d’assurer la santé.

  • les mouvements ont à la fois une connotation martiale (esquives, parades, frappes, saisies…) et énergétique ;
  • ils ont été créés et sont travaillés par des moines guerriers taoïstes ;
  • le tai-chi-chuan se pratique à mains nues mais est associé à des arts utilisant des armes (éventail, épée…).

Les sinogrammes du Tai-chi-chuan sont composés des éléments 太極 tàijí, « faîte suprême » et 拳 quán, « poing, boxe » et traduits littéralement par « boxe du faîte suprême », ou « boxe avec l’ombre », car l’observateur a l’impression que le pratiquant se bat avec une ombre.

Une autre traduction courante est « la boxe de l’éternelle jeunesse », le faîte suprême pouvant être traduit moins littéralement par « immortalité » (le but suprême chez les taoïstes).

Certains essaient de trouver quelques indices sur l’origine du tai-chi-chuan dans le Dao de jingdu philosophe chinois Lao Zi (vers 600 av. J.-C.), et certains prétendent qu’il y a un lien entre le tai-chi-chuan et la gymnastique de Shaolin transmise par le patriarche du chan (zen) Bodhidharma, mais des documents montrent que le tai-chi-chuan n’est apparu qu’après le XIIe siècle.

Les différents styles

  • Le Style Chen de Chen Changxing (1771-1853) s’est diversifié en de nombreux autres styles : On peut noter le rôle important de Chen Fake (1887-1957 – représentant officiel du style familial à la 17e génération) qui encourage ses élèves à faire progresser et enrichir le style par l’apport d’autres styles (Tang lang quan, Hsing hi, Tongbeiquan, Bagua, etc.)

À partir du style Chen plusieurs styles se sont créés

  • Yang, de Yang Luchan (1799-1872)
  • Wú, de Wu Ch’uan-yu (1834-1902)
  • Wǔ (Hao), de Wu Yu-hsiang (1812-1880)
  • Sun, de Sun Lu Tang (1861-1932), synthèse entre le Tai chi Yang, le style Chen et le xing yi quan.
  • Le style Yang est actuellement le plus populaire. Il a été créé par Yang Luchan (1799-1872) qui apprit le taiji Chen à Chenjiagou avec Chen Changxing

Selon la légende, il modifia le style pour le rendre plus accessible au plus grand nombre

Il enseigna son style dans la ville de Yongnian, province du Hebei et le transmit à ses fils :

  • Yang Banhou 1837-1892)
  • Yang Jianhou (1839-1917) qui transmis son art entre autres à son fils Yang Chengfu (1883-1935)

Ce fut Yang Cheng Fu qui diffusa le style et institua la pratique lente et sans force du style Yang. Ainsi, dans la forme Yang de Yang Chengfu, les fajing (jaillissement de la force élaborée, jing, qu’on oppose à la force musculaire brute, li) furent supprimés ainsi que les sauts, les prises d’appui violentes et les mouvements difficiles furent simplifiés ou remplacés.

Le style de Yang Luchan subit de nombreuses modifications et emprunts à d’autres styles au fil des générations d’enseignants.

Les écoles issues du taiji Yang et qui ont modifié le style sont très nombreuses.

Autres styles :

  • Tai-chi de la frappe des 5 étoiles ….. qui conserve du style Chen, 5 manières de sortir la force.
  • Xingyi quan (形意拳) synthèse entre le Tai-Chi Yang et le Tongbeiquan (style du singe au long bras)
  • Taiji Li (ou Lee) (Taiji Ying-Yang) …………. de Li Ho Hsieh et Li Kam Chan
  • Dongyue développé par Men Hui Feng pour les célébrations chinoises de l’an 2000

Formes associées avec d’autres styles internes :

  • Bagua zhang (Tai-chi du cercle ou des huit transformations)
  • Tai-chi de la secte Chan
  • Tai-chi de Shaolin
  • Tai-chi Wudang shan qui se décline en : tai-chi du Singe craintif et du Dragon,
  • Tai-chi qi gong à finalités médicinales
  • Tai-chi Mulan, création très récente (1990) inspirée du nom d’une princesse chinoise Hua Mulan et du dessin animé Mulan relatant son histoire, il se caractérise surtout par un travail à l’éventail.

Les Tai-chi associés avec des styles « externes »

  • Tang lang quan

Applications

  • Les ba duanjin ou les huit brocarts : ce sont une série d’exercices de Qi Gong préparant le corps à la pratique du tai-chi-chuan. Le but est d’ouvrir les trois portes, c’est-à-dire libérer les épaules, la taille et les hanches, afin de faciliter la circulation d’énergie.
  • Le Grand enchaînement ou forme longue : il se compose de 80 à 108 mouvements (selon la façon de les décompter des différentes écoles) qui simulent un combat contre un adversaire imaginaire. Il s’exécute très lentement.
La respiration est abdominale, la tête est droite, dans le prolongement du tronc, comme si elle était maintenue vers le haut par un fil.
La pointe de la langue est collée contre le palais afin de faciliter la circulation de l’énergie intérieure (qi) en soi.
  • Le san shou ou Esquiver les mains : un enchaînement qui se pratique à deux dans un jeu continu d’attaques et de défenses feintes.
  • Le tui shou (推手) ou main poussante : ce sont des exercices qu’on exécute à deux. Le but est d’apprendre à écouter le partenaire, ce qui permet d’esquiver, dévier et contrôler une force qui est exercée contre soi. Il existe des compétitions internationales de tui shou.
  • Le bing chi ou Pratique des armes : la pratique des armes fait partie de la grande tradition du Taiji Quan. Pour chaque arme, on étudie un enchaînement fondamental

Objectifs

Le tai-chi-chuan en tant qu’art martial interne insiste sur le développement d’une force souple et dynamique appelée jing, par opposition à la force physique pure.

Une des règles du tai-chi-chuan est le relâchement (songsong kai) qui permet la fluidité des mouvements et leurs coordinations : un mouvement du poing prend naissance à la taille, se prolonge par l’épaule, puis par le bras. Les muscles sont utilisés d’une façon coordonnée et la force pénétrante provient d’une contraction rapide lors de l’impact.

Une fois la relaxation song installée, le pratiquant va développer le peng jing ou force interne consistant à relier chaque partie du corps en restant relaxé : une partie bouge, tout le corps bouge; une partie s’arrête, tout le corps s’arrête. Le peng jing est la force caractéristique du tai-chi ; on peut lui trouver une analogie avec une boule élastique : frappez la boule et votre coup sera retourné vers vous. Plus simplement, le tai chi contrôle les mouvements en exerçant des forces tangentielles ou de rotation.

Lors des coups frappés, l’énergie est tout d’abord concentrée dans le dantian, qui est un des points d’énergie (plus connus sous le nom de « chakras »), situé deux pouces en dessous du nombril (équivalent au second chakra) et un en profondeur, puis est libérée, accompagnée d’une onde de choc propagée par l’ondulation des articulations du pratiquant, tel un fouet. On appelle cela exploser la force ou fajing.

Le tai-chi porte une attention particulière à l’enracinement. L’énergie doit aussi partir des « racines » dans les pieds, puisque c’est généralement eux qui dans la majorité des cas vont lancer le coup que donnera la main, ou toute autre partie frappante.

On dit parfois, « le pied donne le coup, la hanche dirige, et la main transmet ». L’énergie provient des pieds, puis elle est dirigée par la taille avant d’être émise par les mains.

Le Taï chi chuan est un Qi Gong. Il implique un travail sur l’énergie interne et non sur la force externe musculaire.

C’est pourquoi l’entraînement du tai chi ch’uan est tout d’abord exécuté lentement pour sentir les mouvements de l’énergie vitale (Qi) en vue d’exercices d’alchimie interne plus approfondis. Le centre de gravité et la respiration doivent être abaissés au niveau de l’abdomen (dantien).

Le pratiquant pourra commencer à accélérer les gestes, et pratiquera les fa jing – libération de l’énergie – d’abord réduits afin d’éviter d’abîmer ses articulations, puis de plus en plus complets.

Les exercices de poussées de mains permettent d’appliquer les principes du tai-chi avec un partenaire et ceci de manière progressive : rester relaxé (song) sur une poussée, par exemple pour démarrer.

Les applications peuvent être exécutées de différentes manières :

  • Des coups frappés aussi bien avec les pieds ou les genoux que les mains ou les coudes. Même si l’usage des pieds s’avère difficile à mettre en pratique pour le corps à corps.
  • Les chin-na qui sont en fait des clefs que l’on retrouve en aikido ou en ju jitsu.
  • Des pressions sur les cavités pour provoquer des blocages respiratoires ou sanguins.
  • Des pressions sur les points d’acupuncture qui peuvent léser l’énergie vitale et entraîner des troubles de l’organisme (état mental, destruction des organes internes, K.O., voire la mort). Il s’agit du plus haut degré de maîtrise.

Le tai-chi-chuan se pratique généralement à mains nues, mais il existe des formes de tai-chi avec éventail, poignard, épée, bâton, sabre, que le pratiquant pourra apprendre après quelques années d’expérience.

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